Politique et comportement environnemental

Nous respectons l’environnement

La course d’orientation est un sport qui se déroule en plein air, en forêt, dans des pâturages, des parcs ou des zones résidentielles.

En tant que coureurs d’orientation, nous nous considérons comme les hôtes de la nature et il nous tient à coeur de respecter la richesse et la beauté de notre «stade».

Organiser une course d’orientation en respectant l’environnement signifie éviter les secteurs sensibles, réserver des zones de repos pour le gibier, choisir avec soin les emplacements de postes et tenir compte des espèces et des plantes menacées.

La Fédération suisse de course d’orientation (FSCO) et l’Association neuchâteloise de course d’orientation (ANCO) sont conscientes de la responsabilité qu’elles portent et elles connaissent depuis plusieurs années des mesures obligatoires et des recommandations pour l’élaboration de carte de CO, pour la planification et l’organisation de compétitions ainsi que pour le traçage des parcours.

La FSCO accorde aussi une place importante au thème «CO et environnement» dans la formation de moniteur J+S, ainsi que dans ses cours de perfectionnement pour releveurs de cartes, traceurs et fonctionnaires.

 

Commission CO et environnement

La commission CO et environnement de la FSCO, forte de 10 membres spécialistes en écologie, protection de l’environnement, forêt et environnement, a pour tâche de formuler des directives pour la protection de la faune et de la flore, d’informer les associations de CO à ce sujet et de s’investir pour la mise en pratique des directives.

D’un autre côté, la commission CO et environnement se veut de défendre les intérêts de la CO. Elle se met régulièrement en contact avec les autres utilisateurs de la forêt et s’investit pour que la discipline trouve encore une place dans les forêts suisses à l’avenir également.

De la commission dépendent 24 commissions régionales qui défendent les mêmes objectifs au niveau cantonal. Pour le canton de Neuchâtel, l’ANCO joue ce rôle au niveau régional.

La planification de cartes de CO

La carte aux échelles 1:5’000 à 1:15’000 est le principal outil du coureur d’orientation. Le relevé de nouvelles cartes ou la mise à jour de cartes existantes doit être signalé à la Fédération. Le terrain en question est alors étudié par la commission CO et environnement et par la commission régionale concernée, en collaboration avec l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP) et avec la station ornithologique de Sempach. 

Des mesures et recommandations sont formulées en fonction :

  • des différents types de terrain (sud des Alpes, Alpes, Préalpes, Plateau, Jura)
  • des objets protégés d’importance nationale (conformément à la Loi fédérale sur la protection de la nature et du paysage LPN)
  • des objets protégés d’importance cantonale et régionale (en accord avec les organisations cantonales de protection de la nature)
  • des places de parade du Grand Tétras

La production de cartes de CO

Les commissions régionales CO et environnement ont pour tâche de discuter des projets cartographiques de leur région avec les autorités cantonales responsables, notamment par rapport aux zones sensibles. 

Selon les types de terrain, les objets suivants peuvent être concernés :

  • les hauts-marais et les bas-marais
  • les zones alluviales
  • les emplacements secs
  • les zones avec oeufs d’amphibiens
  • les places parades et les zons relais des Grands Tétras
  • les zones forestières protégées

Ces discussions ont pour but de déterminer les mesures à prendre pour ménager les zones sensibles.

Ces mesures peuvent être les suivantes :

  • Renoncer à relever une carte. Plusieurs anciennes cartes ne sont aujourd’hui plus utilisées afin de préserver les places de parade du Grand Tétras, comme c’est le cas dans le canton de Neuchâtel du secteur des Jordans.
  • Définir des zones interdites sur la carte, comme pour la carte de Tête-Plumée ou de Pouillerel.
  • Définir des périodes de protection, comme c’est le cas dans la majorité des cartes du canton sur la deuxième crête du Jura entre La Chaux-du-Milieu et les Verrières où l’accès est permis uniquemement à partir de fin juillet.

Les cartographes-conseils régionaux sont responsables de vérifier que les mesures envisagées sont bel et bien respectées.

Partie de la zone interdite de la carte de Pouillerel (1992)

Zone interdite sur la carte de Tête Plumée (2006)

 

L’organisation de compétitions de CO

Conformément à la loi fédérale sur les forêts, l’organisation de grandes manifestations en forêt est soumise à une autorisation – la limite du nombre de participants variant selon les cantons. Le canton de Neuchâtel n’a pour l’instant pas légiféré dans ce domaine.

Les organisateurs de compétitions de CO ont le devoir d’acquérir à temps les autorisations nécessaires et de se mettre en contact avec les services forestiers et gardes-faune concernés. L’ANCO effectue des demandes à l’Etat de Neuchâtel pour toutes les manifestations organisées dans le canton. Ces demandes sont traitées par les services concernés à savoir: Service des forêts, Service de la faune et Office de la conservation de la nature. Pour les grandes manifestations, l’ANCO s’approche en plus des propriétaires terriens.


Limitations


La FSCO renonce de façon générale à pénétrer dans les hauts-marais et dans les bas-marais isolés en plaine. Dans les zones de parade du Grand Tétras, la FSCO montre une grande attention par rapport à l’organisation de course d’orientation.

Dans les forêts de petite surface ou entourées de zones habitables, on renoncera à organiser des compétitions régionales ou des manifestations d’une certaine importance durant la période de mise bas (mai-juin) afin de protéger le gibier.


Planification des parcours et endroits de postes


Une disposition de course (situation du départ et de l’arrivée, emplacement des postes, cheminements entre les postes, passages obligatoires) intelligente permet de réduire au maximum les nuisances sur le gibier. Pour le traçage des parcours, il est recommandé de suivre les directives suivantes:

  • disposition en forme de couloir
  • éviter les parcours à contre-sens
  • réserver des zones de repos pour le gibier et des zones réservées
  • éviter les lisières de forêt, les haies et les fourrés afin de préserver les oiseaux couveurs

Le départ et l’arrivée ainsi que les éventuels passages obligatoires seront placés dans des zones non problématiques. Les surfaces agricoles ou forestières à protéger seront marquées comme zones interdites.

Afin de protéger la végétation et le sol, les objets suivants ne devront pas être choisis comme emplacements de poste :

  • sources et sources marécageuses en terrain humide
  • objets situés en plantations de moins de 1 m de haut
  • objets situés dans des pentes érodées
  • fourmilières ou mangeoires


Mesures complémentaires


Un balisage supplémentaire dans le terrain indique aux coureurs les limites des zones interdites. Les mesures complémentaires permettent d’accroître l’efficacité des dispositions prises pour protéger la faune et la flore, par exemple :

  • respect strict de l ’interdiction de pénétrer dans les zones interdites sous peine de disqualification
  • marquage des zones interdites (zones protégées et surfaces agricoles) non seulement sur la carte mais également dans le terrain

L’efficacité des zones de repos et des surfaces réservées ainsi que celle du traçage de parcours en forme de couloir sont régulièrement contrôlées.

accesinterdit


Accès interdit


Avant un championnat suisse ou une compétition nationale, les participants n’ont pas le droit de se rendre dans le terrain avec une carte ou de quitter les chemins. Cette mesure permet de garantir des compétitions équitables et d’éviter que les coureurs aillent s’entraîner en forêt de façon incontrôlée.

Transports publics

Conformément au règlement de compétition de la FSCO, le lieu de rassemblement d’une compétition doit se trouver à moins de 2 km d’un arrêt de transports publics. Si tel n’est pas le cas, l’organisateur est tenu d’organiser un transport. En outre, l’organisateur doit indiquer les liaisons idoines dans ses directives générales de course et, si possible, y adapter les horaires de la course.

Les coureurs qui se déplacent en transports publics reçoivent dans certains cas une ristourne sur leur finance d’inscription. Une taxe de parking peut être perçue auprès des automobilistes.

Bases scientifiques

En 1991, la FSCO a joué un rôle de pionnier dans le monde sportif suisse en lançant une étude sur l’influence de son sport sur la flore et la faune. Cette étude, appelée Oekogeo, a montré que l’influence d’une manifestation de course d’orientation sur la végétation est minime et que la perturbation du gibier peut être fortement réduite si l’on prend les mesures nécessaires.

Une deuxième étude en 2000 portait sur l’impact de deux courses nationales dans les régions de Hochstückli et Ibergeregg. Dix mois après les compétitions, la végétation et le sol de ces bas-marais ne montraient plus de traces de passage de coureurs.

  • SOLV (1991): Einfluss des Orientierungslaufes auf Fauna und Flora, Schw. OL-Verband, Zentralsektretariat, Wetzikon
  • Leupi E. (2000): Auswirkungen von OL-Veranstaltungen auf die Vegetation von Flachmooren. AG Natur und Landschaft, Luzern

Ces deux études (en allemand uniquement) peuvent être commandées auprès de info@anco-ne.ch

Glossaire

Zones sensibles : Les hauts-marais, les zones de parade des Grands Tétras ou les endroits de reproduction des amphibiens sont des exemples de zones sensibles.

Zones interdites : Les zones interdites sont des zones indiquées comme telles sur les cartes de CO. L’accès y est interdit aussi bien lors d’entraînement que lors de compétitions. Les zones interdites peuvent l’être de façon permanente ou seulement pour une compétition donnée. La pénétration d’une zone interdite par un coureur entraîne sa disqualification. Les zones interdites sont souvent aussi balisées avec des banderoles dans le terrain.

Zones de repos du gibier : Les zones de repos du gibier sont indiquées sur la carte sous forme de zones interdites. Elles doivent permettre au gibier de se réfugier durant la durée d’une compétition. Ces zones sont redéfinies pour chaque compétition en accord avec le garde-faune responsable.

Zones réservées : Les zones réservées ne sont pas touchées par la compétition mais ne sont pas marquées comme zones interdites sur la carte. On prévoira par exemple des zones réservées entre le périmètre de course et une route, ce qui permet au gibier s’enfuyant de se calmer avant de traverser la route.